Cette petite teigne d’un brun doré avec un fin motif à rayures blanches et noires sur les ailes, ne mesure pas plus d’un demi-centimètre. À partir de début mai, vous pourrez l’apercevoir sur le tronc de nos marronniers par temps chaud, du moins si vous avez l’œil pour le détail car avec sa taille minuscule, il ne se remarque pas de loin.
C’est moins la mineuse même que ses larves qui occasionnent des dégâts et font apparaître des symptômes. Ces petites chenilles se nourrissent du parenchyme foliaire ou mésophylle, ce qui creuse des ‘galeries’ dans la feuille. La superficie de ces vides peut facilement atteindre huit centimètres carrés. Les nombreuses larves réduisent ainsi systématiquement la photosynthèse de l’arbre. Et vu que leur présence ne se limite pas à une génération, mais à trois générations successives par an, les dégâts peuvent prendre des proportions phénoménales à l’arrière-saison.
Les feuilles se dessèchent, se rabougrissent et tombent prématurément. Et si vous laissez le champ libre aux deux premières générations, la chute de feuilles prématurée a même de fortes chances de se produire dès le mois d’août, ce qui est lourd de conséquences pour l’arbre. En effet, à l’arrière-saison, le marronnier ne sera plus en mesure de constituer des réserves suffisantes dans ses feuilles. Ces réserves sont normalement stockées dans les bourgeons et dans la structure ligneuse de manière à assurer la pleine croissance l’année suivante. Si ce phénomène se reproduit plusieurs années d’affilée, l’arbre s’affaiblit considérablement.
En outre, le marronnier sera davantage sensible au gel ainsi qu’à d’autres agresseurs (armillaire couleur de miel, ..), ce qui l’affaiblit encore plus. Du fait de cette vitalité en chute libre, l’état sanitaire du marronnier est menacé.
Il donc clair qu’il convient de s’attaquer à ce fléau en progrès !
Traiter les feuilles du marronnier est difficilement réalisable, en raison de la hauteur considérable de l’arbre. Grâce à de la recherche empirique continue, nous sommes parvenue à développer et proposer une solution comportant deux aspects : d’une part les individus mâles sont attirés dans des pièges contenant des phéromones, à placer dans le faîte de l’arbre, et d’autre part, les femelles sont capturées grâce à des rubans adhésifs placés sur le pourtour du tronc.
Pour attraper les mâles, nous utilisons donc des phéromones, c.-à-d. des stimulateurs sexuels produits par des insectes. Conçu spécialement à cet effet, le piège à insectes Funnel Trap à phéromone contient un distributeur de phéromone. Il suffit d’accrocher le funnel trap dans le faîte du marronnier. La phéromone attire les mâles. Il convient toutefois d’équiper le piège d’une nouvelle phéromone à l’apparition de chaque nouvelle génération de mineuses, soit durant toute la période de vol de début Avril à Début Octobre. Il faut renouveler la phéromone toutes les 6 semaines. Dans le fond du piège, mettre de l’eau savonneuse afin que les mâles attirés s’y noient. La paroi transparente du piège permet de suivre la situation du pied de l’arbre et de bien surveiller son évolution.
Conseil important : Ne pas prendre la phéromone (une petite capsule en caoutchouc brun), mais la faire tomber directement de l’emballage dans la corbeille du piège. elle est imprégnée de phéromone qui, au moindre contact, risque de disparaître en grande partie. Les phéromones sont des substances naturelles produites par des insectes ; des concentrations très faibles attirent d’autres insectes de la même espèce.
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Elles sont totalement inoffensives pour l’être humain. Si un contact devait se produire malgré tout, lavez-vous les mains au plus vite, sans toucher d’autres matières. Si vous ne prenez pas ces précautions, vos mains disperseront la phéromone partout, ce qui aura pour effet de réduire le nombre de mineuses capté dans le piège lui-même.
Les mineuses femelles sont rendues inoffensives d’une autre manière. Elles volent difficilement et se contentent de voleter en rond, comme enivrées. Elles gravissent le tronc de l’arbre en progressant par petits bonds et sautillements. La solution pour les combattre dans leur ascension consiste à apposer des bandes de glu adhésives sur le tronc, de préférence à une certaine hauteur pour éviter les actes de vandalisme. Ce remède a un effet secondaire très appréciable, à savoir que les femelles capturées sur la bande adhésive continuent à libérer de la phéromone qui attire complémentairement des mâles.
La capture d’un grand nombre d’individus ralentit considérablement la constitution de la population de mineuses, avec, par conséquent, une baisse du pourcentage de feuilles atteintes dans le faîte du marronnier. Bref, une maîtrise biologique rigoureuse. En aucun moment, les arbres ou l’environnement ne subissent des dégâts.
Piégeage avec phéromone pour Mineuse du Marronnier, Cameraria ohridella